L’IA ne tue pas l’originalité. Elle révèle ceux qui n’en ont jamais eu.
Et si l’IA n’était pas le problème ? Mais un miroir, cruel, tendu à ceux qui n’ont rien à dire. Un texte coup-de-poing pour réveiller ta singularité — et redevenir magnétique.
Lucie Michaut
9/16/20254 min read


Penser n’est plus suffisant. Il faut désormais aimanter.
L’IA ne tue pas l’originalité. Elle révèle ceux qui n’en ont jamais eu.
C’était un mardi matin. Salle de réunion terne, néon blafard, café tiède. La messe est dite. Le directeur marketing s’avance vers le paperboard.
Sourire en coin, ton calme :
— On va rester sur quelque chose de simple. Pas besoin de réinventer la roue.
Tout le monde acquiesce. Sauf moi. Ce que j’ai entendu, ce n’est pas une opinion. C’est un symptôme. Une stratégie souterraine : éviter les risques. Préserver son image. Ne froisser personne.
Ces gens-là se faufilent dans les entreprises comme l’eau dans la pierre : lentement, sans heurt. Et avec le temps, ils érodent tout ce qui dépasse. Et font fuir les esprits les plus vifs.
Tu les reconnais à leur langue. Ils parlent d’alignement quand il faudrait parler de vision. De best practices quand il faudrait oser l’inédit. D’efficacité quand il faudrait oser l’inefficience féconde de la recherche.
L’IA, pour eux, est une aubaine. Produire vite. Lisser bien. Imiter sans effort.
La tranquillité. Mais ce confort apparent active deux biais redoutables :
👉 Le biais d’auto-complaisance : croire que ce qui est automatisé est nécessairement optimisé.
👉 Le biais de familiarité : préférer l’idée reconnaissable à l’idée juste, parce qu’elle rassure.
Et c’est là que le piège se referme. À force de déléguer à la machine, ils oublient qu'ils peuvent penser par eux-même. Et pire : ils éteignent les autres. Là où ils passent, la créativité ne repousse plus. Il y a Attila, les Huns, les autres.
Alors, pour éviter la paresse intellectuelle, pose-toi ces questions :
🫵 À quel moment ai-je cessé de penser autrement ?
🫵 Mon idée vient-elle de mon esprit ou d’un corpus pré-entraîné ?
🫵 Ce que je fais, quelqu’un d’autre pourrait-il le faire à 80 % ?
🫵 Et si ma seule “valeur” n’était plus qu’une capacité à ne pas déranger le système ?
Dans 10 ans : l’hécatombe. Une génération de dirigeants hors-jeu. Non pour incompétence. Mais pour manque de singularité.
Ils auront produit des slides, des stratégies, des campagnes, sans jamais laisser d’empreinte. Leur signature ? Propre. Invisible. Interchangeable.
Penser par soi-même est redevenu un luxe.
Et c’est peut-être le seul luxe dont il soit noble de se ruiner.
Mais penser ne suffit pas. Encore faut-il se rendre désirable. Car dans cette ère de duplication, de contenus-fantômes, de clones, et de clones de clones et que sais-je ...
...L’enjeu n’est plus seulement de produire. L’enjeu, c’est d’aimanter. Pas d’attirer tout le monde. D’aimanter les bons. Les justes. Les rares.
C’est tout l’objet de Smartesse. Décortiquer les 14 leviers qui transforment une marque, une idée, une voix… en objet de désir.
🥂 À l’intelligence, la vraie. Et aux stratégies. Celles qui ne s’achètent pas, et ne s’automatisent jamais tout à fait.
La phrase qui tue l’audace : “Pas besoin de réinventer la roue”
Ce n’est pas une précaution. C’est un renoncement.
Derrière cette formule usée se cache une peur ancienne : celle d’échouer, de déplaire, de se singulariser.
Elle maquille la frilosité en pragmatisme. Elle rend l’ennui corporate acceptable.
💬 Et toi, tu l’as déjà entendue ? Ou pire : prononcée ? Dans quel contexte, et avec quel effet sur la créativité autour de toi ?
L’érosion tranquille : comment les tièdes asphyxient l’originalité
Pas de conflits. Pas de drames. Juste un lent étouffement.
Les plus conformes colonisent l’espace par capillarité : par leurs mots, leurs réflexes, leurs jauges de “bon goût”.
Ils ne cassent pas les idées. Ils les étouffent dans le coton de l’approbation molle.
🧠 Qui dans ton entourage professionnel te donne envie de créer ? Et qui, à l’inverse, t’anesthésie sans que tu comprennes pourquoi ?
IA et paresse intellectuelle : le cocktail mortel
L’IA est une loupe. Elle agrandit ce qu’il y a déjà.
Si tu es brillant·e, elle t’amplifie.
Si tu es tiède, elle te fige.
Les biais cognitifs qu’elle renforce sont insidieux :
Auto-complaisance : ce que j’ai produit rapidement est forcément bon.
Familiarité : cette idée me semble juste... parce que je l’ai déjà vue.
Résultat ? Des clones de clones de clones. Des contenus sans aspérités. Des intelligences qui tournent en rond.
✍️ Mini-checklist express :
✅ Ce que j’ai écrit aujourd’hui contient-il une idée que je n’ai jamais lue ailleurs ?
✅ Mon IA a-t-elle servi mon intuition, ou l’a-t-elle remplacée ?
✅ Est-ce que j’ai pris un risque, même petit, dans ce que je propose ?
La singularité comme arme stratégique
La rareté n’est pas un accident. C’est un choix. Une exigence. Un refus de se fondre.
Dans un monde de production automatisée, l’unicité devient une valeur refuge.
Pas juste pour briller. Pour durer. Pour inspirer. Pour ne pas se faire avaler par le bruit.
💬 Quelle est ta signature ? Ce que personne ne peut faire à ta place ? Sais-tu la nommer ? La nourrir ? La défendre ?
Aimanter plutôt qu’attirer
Produire, c’est facile. Publier, encore plus.
Mais aimanter ? C’est un autre niveau.
Aimanter, c’est choisir qui entre dans ton orbite.
Pas pour plaire à tous. Mais pour créer une résonance profonde avec quelques-uns. Les bons. Les justes. Les rares.
C’est là que naît la vraie influence. Celle qui ne fait pas de bruit. Mais qui transforme.
Sagacité à l'état pur. Smartesse oblige.
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